Nico Bally répond à mes questions!
Je suis ravie de vous retrouver aujourd'hui pour l'interview de Nico Bally , auteur de nombreuses nouvelles, mais également de quelques romans, notamment de "Lucie Corvus contre Mister Poiscaille" et "Taupe". Dans cet interview, nous allons principalement nous intéresser à "Taupe".
@NicoBally
Site internet
▪️ Bonjour Nico , peux-tu te
présenter pour ceux qui lisent cet article ?
Quand j’essayais
de construire un roman, il y a quinze ans, je partais dans toutes les
directions, je changeais cent fois d’idées en cours de route.
C’était infaisable !
Bonjour ! Je
m’appelle Nico Bally et j’écris des histoires fantastiques.
J’aime les ambiances magiques, oniriques, l’humour, l’aventure,
les animaux et la littérature Jeunesse.
J’ai commencé
par écrire des tonnes de nouvelles de tous les styles. J’en ai
publié une centaine avant de me m’attaquer aux romans.
▪️ J'ai vu sur ton site que tu écrivais
des romans, des adaptations scéniques, des nouvelles (…) Qu'est-ce
que tu préfères?
Aujourd’hui je
trouve mon équilibre dans les romans. Mais les nouvelles m’ont
permis d’expérimenter rapidement plein de choses, d’exercer mon
style et d’être publié plus facilement.
Lucie Corvus contre Mister Poiscaille |
Et puis j’ai
sorti un premier recueil de nouvelles qui étaient toutes racontées
par le même personnage. Au final ça ressemblait à un roman, alors
je me suis dit « Pourquoi pas ? ». Les éditions
Malpertuis l’ont publié sous le titre L’OEil Clos.
J’ai recommencé
avec un autre univers. J’ai assemblé les épisodes d’un
feuilleton Internet pour former un livre, ça a donné Lucie
Corvus contre Mister Poiscaille.
Taupe est
ma première histoire a avoir été conçue dès le départ comme un
roman plutôt que comme un assemblage de nouvelles. Avec lui, je me
suis prouvé que je pouvais y arriver.
Et j’adore ça !
Et j’adore ça !
▪️ Pourquoi avoir choisi de publier
principalement des histoires pour enfants/adolescents ?
Parce que je ne lis quasiment plus que
ça.
J’essaie de varier au maximum mes
lectures. J’ai exploité les vieux classiques, les délires
extrêmes, la littérature expérimentale, la poésie, l’horreur,
le cyberpunk, la romance… Mais j’en reviens toujours à la
Jeunesse. Je trouve que c’est aujourd’hui la littérature la plus
vivante, la plus créative et la plus fraîche.
Le lectorat Jeunesse est très exigeant, il se moque de savoir s’il lit un classique, un livre primé ou célèbre, il veut juste un bon roman. Les adultes ont tendance à s’acharner sur des lectures difficiles, sous prétexte qu’elles sont réputées. Les enfants ne jugent que le texte sans se demander qui est l’auteur ou si le livre est dans le Top 10 de Telerama.
Le lectorat Jeunesse est très exigeant, il se moque de savoir s’il lit un classique, un livre primé ou célèbre, il veut juste un bon roman. Les adultes ont tendance à s’acharner sur des lectures difficiles, sous prétexte qu’elles sont réputées. Les enfants ne jugent que le texte sans se demander qui est l’auteur ou si le livre est dans le Top 10 de Telerama.
La littérature Jeunesse pétille
d’idées fortes, nouvelles et rebelles. Elle cumule émotion,
humour, émerveillement, esprit d’aventure et soif d’inconnu.
Elle intègre tous les autres genres, les digère et les réveille.
Elle est en plein bouillonnement.
En plus, c’est l’une des rares
littératures a donner leur place aux animaux. Si Georges Orwell
sortait La Ferme des Animaux aujourd’hui, on le classerait
en Jeunesse ou on lui demanderait de le ré-écrire sans animaux...
C’est un roman
d’aventure qui se déroule entièrement dans une machine-usine.
Elle creuse jusqu’au centre de la Terre avec à son bord un enfant
qui s’y trouve par erreur. Il n’y a pas sa place. Sa simple
présence met en danger la mission, et il ne peut pas sortir...
▪️ Pourquoi les éditions Malpertuis ?
Ils m’avaient
déjà fait confiance sur L’OEil Clos et sur plusieurs
nouvelles. Normalement, ils ne publient pas de Jeunesse, mais je leur
en ai parlé et le projet les a charmé !
▪️ Combien de temps l'écriture de ce
livre de 152 pages t'a-t-elle pris ?
5 mois juste pour la rédaction. Avant
ça j’ai mis mes idées en place, créé des fiches de personnages,
dessiné le plan de l’appareil, fais des recherches, etc.
Puis il y a eu plusieurs mois de relectures et de corrections.
Puis il y a eu plusieurs mois de relectures et de corrections.
C’est difficile de donner un chiffre
exact pour le total, parce que l’histoire grandit d’elle-même
dans ma tête, parfois sans que j’y fasse attention, et les
corrections finales peuvent s’étaler et se faire par petites
touches selon les retours que j’ai.
▪️ Pourquoi avoir choisi 1864 pour ton
histoire ?
Dessin sur la couverture originale de Voyage au centre de la Terre de Jules Verne. |
En définissant
mon histoire, je me suis rendu compte qu’elle ressemblait beaucoup
à du Jules Verne. Donc je me suis penché sur les textes de
l’auteur. J’ai repris la date du Voyage au Centre de la Terre
parce que j’avais l’impression d’écrire ma version de cette
histoire. Au final les deux romans sont très différents, mais
j’aime bien l’idée qu’ils soient liés par ce genre de
références discrètes, comme si le même jour deux expéditions
différentes étaient parties vers le centre de la Terre.
▪️ D'où te viens l'idée de Taupe,
cette incroyable machine travaillée dans les moindres détails ?
C’est un mélange
d’un million de petites choses !
J'ai fait un rêve,
il y a des années de ça, où j'étais attaché à une taupe géante.
Elle creusait le sol pour atteindre le centre de la planète. Ça
n'était pas la Terre, mais Orion, celle que décrit Manset dans son
rock-opéra La Mort d’Orion.
La planète était
mourante, et j'avais été choisi pour descendre au centre afin de
l'achever. Ce rêve me hante toujours. J'ai rédigé plusieurs
brouillons de textes le retranscrivant, sans jamais arriver à le
saisir. Il ne reste plus grand-chose de ce rêve dans Taupe,
mais d’une certaine manière tout vient quand même de là.
Je voulais aussi
depuis longtemps raconter l'histoire d'un équipage dans un huis-clos
mouvant. Au début je pensais simplement à un bateau, puis à un
vaisseau spatial qui ne ferait aucune escale, comme celui de
Destination Vide. Les œuvres qui ont nourri cette envie sont
: Firefly (Joss Whedon), Sunshine (Danny Boyle),
Croisière pour un cadavre
(Delphine Software) et probablement d'autres…
Le déclencheur a
finalement été l'envie de décrire une machine-usine gigantesque.
Cela me vient du Château ambulant et des bains du Voyage
de Chihiro.
Je voulais décrire
un organisme mécanique vu de l'intérieur, avec une population le
faisant fonctionner.
▪️ Les personnages de ce romans sont
tous très différents les uns des autres et ont tous une
personnalité bien définie, sont-ils entièrement le fruit de ton
imagination ou inspirés de personnes réelles ?
J’essaie de
m’inspirer au maximum du réel. Je picore des idées dans mon
entourage.
Mes fiches de
personnages étaient composées de photos d’amis et de célébrités,
d’images d’époques et de notes en tous genres.
Ça n’est pas
mon livre le plus autobiographique, mais ceux qui me connaissent
personnellement peuvent s’amuser à reconnaître des détails ici
ou là. Il y a même des sortes de private joke très très private
qu’on ne doit être que deux au monde à comprendre. :p
▪️ Si tu ne devais garder qu'un
personnages (autre que Jules) de ton histoire, qui choisirais-tu ?
Pour
moi Taupe est l’histoire de Tapetum
encore plus que celle de Jules. Que doit faire la société de
ses passagers clandestins, ses indésirables qui ne « servent à
rien » ?
Aujourd’hui les chats des rues ont un destin souvent horrible. Que des associations prennent le temps de les recueillir, les nourrir, les soigner, leur trouver un foyer, ça me remplit d’amour pour l’humanité. J’ai voulu montrer ça dans Taupe : une société mécanique, utilitariste, qui parvient quand même à avoir du cœur et à accepter un animal perdu.
Aujourd’hui les chats des rues ont un destin souvent horrible. Que des associations prennent le temps de les recueillir, les nourrir, les soigner, leur trouver un foyer, ça me remplit d’amour pour l’humanité. J’ai voulu montrer ça dans Taupe : une société mécanique, utilitariste, qui parvient quand même à avoir du cœur et à accepter un animal perdu.
Jules
n’est finalement que le reflet humain de Tapetum, un vecteur un peu
plus accessible pour raconter cette histoire.
▪️ Il y a t-il des romans qui t'ont
inspirés pour écrire le tiens ? Si oui le(s)quel(s) ?
Pour Taupe,
j’ai beaucoup puisé dans Jules Verne, mais avec l’envie de
garder un style moderne et vif.
J’avoue ne pas
avoir pensé à d’autres livres. J’ai creusé un peu dans toutes
les directions, je me suis nourri d’images, d’articles, de
musiques et d’idées. Mais je n’avais pas vraiment de roman en
référence.
Cette interview est terminée, en
tout cas merci d'avoir répondu à mes questions ! Un petit mot
pour la fin ?
Miaou !
J'espère que cette interview vous a plus et vous aura donné envie de lire Taupe par la même occasion!
On se retrouve très bientôt pour un nouvel article, en attendant la prochaine interview ! :)
J'ai adoré cette interview :) Mais dis moi, ce Jules Verne je le retrouve par tout, dans mon sujet de BAC de français, ici ... ce serai un signe du destin ? En tout cas, cette interview m'a donné envie de lire Taupe, rien que pour découvrir le petit chat ( oui bon ok, quand il est question d'animaux, je suis tout de suite amadouée ). Et qui sait, je vais peut-être me lancer dans les romans de Jules Verne ^^
RépondreSupprimerJe suis contente que ça t'ait plu! :) J'espère que tu liras Taupe! Pour Jules Verne, je n'en ai jamais lu. Tapetum est une bonne raison de lire le livre, mais je peux aussi t'assurer que l'histoire en vaut la peine ^^
SupprimerJe ne connaissais pas l'auteur, mais il m'a donné envie de découvrir ces textes. Et j'aime bien l'idée de la référence discrète à Jules Verne !
RépondreSupprimerJ'ai lu Taupe et Lucie Corvus contre Mister Poiscaille qui sont vraiment bien!! Je les ai chroniqué :) J'espère que tu tenteras :)
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